L'immobilier vert : construction écologique et bâtiment à énergie positive
Tous les logements mis sur le marché avant 2011 répondent à la réglementation thermique 2005 (RT2005), qui fixe une exigence de consommation comprise entre 150 à 230 kWhep/m²/an, à moduler selon la zone climatique et l’altitude. Cette valeur comprend les dépenses liées à la production d'eau chaude sanitaire, au chauffage, à la ventilation, à l'éclairage et aux auxiliaires de chauffage (éventuelle pompe de circulation, etc).
Vers le bâtiment à énergie positive
Cependant, le passage aux nouvelles réglementations thermiques (RT 2012, RT 2018 et bientôt RT 2020) a mis à l’honneur successivement la maison BBC (bâtiment basse consommation) et le BEPOS (bâtiment à énergie positive). Dans le cas de la BBC, il est question de ne pas franchir une consommation de 50 kWhep/m²/an. De son côté, le BEPOS va plus loin puisqu’il implique une consommation supérieure à ce qui est nécessaire au bon fonctionnement du logement.
Principes de la construction écologique
Pour atteindre les objectifs thermiques fixés par l’État, plusieurs principes sont appliqués par les constructeurs, qu’ils soient de simples ménages, des promoteurs immobiliers ou bien des Offices publics de l’habitat :
- considérer l’environnement : cela revient à bâtir selon le “bon sens”, c’est-à-dire en tenant compte des contraintes extérieures comme le climat, l’orientation ou la topographie. Par exemple, il est opportun de positionner les pièces à vivre au sud afin de profiter de la chaleur naturelle ;
- favoriser les apports solaires : le soleil constitue une énergie naturelle et gratuite. Aussi, l’un des classiques de la maison écologique est la “serre bioclimatique” : il s’agit d’emmagasiner la chaleur entrant dans le logement grâce à des murs de pierre ou de brique construits en face des ouvertures, orientées sud. Moins il y aura de déperdition de chaleur, moins chauffer le domicile sera nécessaire ;
- renforcer l’inertie thermique, qui est la capacité d'un matériau à emmagasiner la chaleur l'hiver et le fraîcheur l'été. Négligé dans les constructions récentes, ce principe permet d’éviter les variations de température au sein des logis. L’inertie thermique peut être renforcée grâce au mode constructif : isolation par l’extérieur et utilisation de matériaux à isolation répartie (béton cellulaire, brique monomur, pierre ponce etc) ;
- consolider l’isolation : la brique ainsi que le parpaing permettent une bonne résistance thermique. Dans les maisons à ossature bois, l’épaisseur des matériaux isolants peut atteindre 35 cm au niveau des parois et 50 cm en toiture. Il est conseillé de recouvrir l’isolant extérieur d’une membrane, cela renforce son étanchéité à l'air ;
- ventiler à bon escient : la ventilation permet de lutter contre l’humidité et d’éliminer des polluants chimiques comme les COV (composés organiques volatils). La mise en place d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC) est impérative et peut être associée à un puits canadien ;
- supprimer les infiltrations d’air : la réglementation thermique en vigueur impose une perméabilité à l'air minimale pour les maisons neuves. Pour y parvenir, il convient d’utiliser des accessoires spécifiques : membranes d'étanchéité à l'air appliquées devant l'isolant intérieur, trappes d'accès étanches... ;
- limiter la surchauffe : en période estivale, la chaleur peut devenir incommodante et nécessiter le recours à une climatisation. Cependant, pour limiter l’usage de cet équipement consommateur d’énergie, il est possible de mettre en place un avant-toit, un auvent, un brise-soleil ou encore une pergola végétalisée ;
- encourager la lumière naturelle : la surface vitrée d'une maison écologique doit représenter au minimum 17% de sa surface habitable. Des logiciels professionnels permettent d’optimiser la position et la dimension des ouvertures. Il est également possible d'installer un conduit de lumière naturelle, en particulier dans les pièces “aveugles” (velux par exemple) ;
- privilégier les énergies renouvelables : l’habitat écologique doit recourir à au moins une énergie renouvelable pour la production d’eau chaude sanitaire et le chauffage (chauffe-eau solaire thermique, pompe à chaleur, etc). La maison peut également être chauffée via une chaudière à condensation fonctionnant au gaz ou au fioul.
La promotion neuve se fait green
Même si vous n’avez pas prévu de construire ou de faire construire votre logement neuf, il vous est possible de bénéficier des dernières normes environnementales en vigueur. En effet, les Offices publics de l’habitat de même que les promoteurs immobiliers sont tenus d’appliquer les exigences écologiques de l’État en matière de logement.
Le programme immobilier “Grand Carcouët”
Le Grand Carcouët est un immeuble d’habitations qui limite les charges de ses résidents, installés depuis 2014.
Si le Grand Carcouët s’est vu décerner le prix “bas carbone” par la société EDF (Enedis), c’est parce que le bâtiment est équipé :
- d’une pompe à chaleur,
- de capteurs solaires,
- d’un système de récupération des calories de la descente des eaux usées,
- d’une production autonome d’électricité.
Toutes ces installations permettent au grand Carcouët de produire plus d’énergie qu’il n’en consomme pour son propre fonctionnement. Aussi, la résidence dépasse de 10% les exigences fixées par le label “bâtiment basse consommation” (BBC) du collectif Effinergie. En effet, les panneaux photovoltaïques, positionnés sur le toit de l’édifice, font du Grand Carcouët un véritable BEPOS (bâtiment à énergie positive).
L’immobilier vert connaît aussi des heures glorieuses dans le domaine de l’habitat social, avec des idées aussi innovantes que la chaudière électrique, installée dans la résidence nantaise Albert-Londres.